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30 juin 2016

#ChallengeAZ : Z comme Zoom sur Pierre Marie GLORY

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Hier, je vous présentais Jean Marie, aujourd'hui, je vous présente son petit frère Pierre Marie.

Pierre Marie naît le 12 septembre 1889 à La Prénessaye (22). Il est le 3ème fils du couple de Pierre Marie et Marie Françoise DAGORNE. Malheureusement, à l'âge de 3 ans, Pierre perd son père alors âgé de 33 ans. Sa mère se remarie l'année suivante avec Joseph GAUTHIER. Ils auront ensemble sept enfants.

Très peu de renseignements sur le feuillet nominatif de contrôle de Pierre Marie à part son parcours militaire que voici :
  • mobilisé le 3 aoput 1914 au 13ème Régiment de Hussards
  • classé le 14 juin 1916 au 7ème Régiment d'Artillerie
  • classé le 27 juin 1916 au 1er Régiment d'Artillerie de Campagne
  • classé le 25 janvier 1917 au 31ème Régiment d'Artillerie de Campagne
  • classé le 01 octobre 1917 au 253ème Régiment d'Artillerie de Campagne
  • classé le 01 avril 1918 au 175ème Régiment d'Artillerie de Campagne
  • classé le 01 juin juin 1921 au 110ème Régiment d'Artillerie
  • Sans affectation au 01 avril 1927
  • classé service armé le 4 juillet 1928 et le 3 septembre 1931
 On apprend aussi qu'il a été accueilli à l'hôpital mixte de Dinan le 11 décembre 1915, puis aux dépôt des convalescents du 28 mars au 1er avril 1916. Il sera à l'hôpital complémentaire n°53 à Evreux le 12 novembre 1916.

Aucune mention signalétique, aucune mention de la blessure qui l'a obligé à être hospitalisé.

Un petit tour au SAMAH (Service des Archives Médicales et Hospitalières des Armées) s'impose...

Pierre Marie se mariera avec Marie Cécile LEROUX. Il décède le 22 janvier 1946 à La Prénessaye (22).


29 juin 2016

#ChallengeAZ : Y comme Jean Marie GLORY

Dans mon arbre de collatéraux, j'ai trois GLORY, frères et cousin. Aujourd'hui, nous abordons la courte existence de Jean Marie GLORY, Mort pour la France.

Jean Marie est né à La Prénessaye (22) le 27 décembre 1887, de Pierre Marie et Françoise Marie DAGORNE. Il a au moins deux frères, Victor Marie de deux ans plus vieux, et Pierre Marie, de deux ans plus jeune.

Feuillet nominatif de contrôle GLORY Jean Marie - vue 259 - AD22

Feuillet nominatif de contrôle GLORY Jean Marie - vue 259 - AD22
Jean Marie a 20 ans en 1907. Sur le site des Archives départementales des Côtes-d'Armor, il n'y a pas de fiche matricule pour cette classe, mais le feuillet nominatif de contrôle. Il contient plus de rubriques, mais encore faut-il qu'elles soient remplies, ce qui n'est pas le cas du feuillet de Jean Marie. Je n'ai donc que les éléments consécutifs à sa blessure, qui a lieu à Vitry le François le 5 septembre 1914. Jean Marie a reçu un éclat d'obus sur l'avant bras droit qui lui a occasionné une fracture du cubitus et deux plaies en séton, c'est-à-dire avec deux orifices rapprochés. Il part donc en hospitalisation à Béziers dans l'hôpital n°29 du 10 septembre au 17 août 1915.
On apprend qu'il souffre aussi d'un phlegmon (une inflammation du tissu conjonctif) et d'une légère impotence.
Du 19 au 28 août 1915, il est transféré à l'hôpital temporaire militaire n°50, au collège de jeunes filles. Il est transféré une dernière fois à l'hôpital au dépôts des convalescents n°38 puis part en convalescence un mois. Il est donc envoyé au service mécanothérapie 111 à Cherbourg.

La commission de réforme statue et le classe en service armée le 6 décembre 1915. Jean Marie dit ne pas pouvoir se servir de son bras droit. Il sera envoyé pour examen et avis et retournera à l'hôpital au dépôt des convalescents n°88 à Querqueville du 22 décembre au 6 mars 1916. Il finira par une convalescence de 2 mois à La Prénessaye.

La guerre a besoin de bras et Jean Marie repart sur le front. Il sera porté disparu le 17 août 1916 à Fleury devant Douaumont. Son décès sera constaté le 4 juillet 1917 et il est déclaré tué à l'ennemi à Verdun à la Côte du Poivre. Son corps sera inhumé à la station de chemin de fer de Fleury. Il avait 29 ans.

28 juin 2016

#ChallengeAZ : X comme André, enfant assisté de la série X

Aujourd'hui, j'aborde le parcours de mon arrière-arrière-grand-père maternel. La branche DERACHE est une branche que j'ai commencé à remonter très récemment, et comme habituellement dans mon arbre, j'ai trouvé un enfant né de père inconnu. Voici ce que je sais de son histoire.

Nous sommes à Paris, à l'hôpital LARIBOISIERE, 2 rue Ambroise Paré dans le 10ème arrondissement. Pauline DERACHE est venu accoucher de son fils. Elle est domestique, non loin de là au 82 rue Dunkerque, et a seulement 19 ans. Les témoins de la naissance seront deux employés de l'hôpital. Le petit André Paulin est né le 11 août 1888 à 22h. Il est né de père inconnu. Dans le registre des enfants assistés, on trouve mention d'André à l'année 1893, sous le matricule 107913. Grâce à @chronique92 qui a pu numériser le dossier, nous apprenons qu'André a été placé chez un couple, nommé BOIS-MARIN à La Bosse dans la Sarthe. Pauline habite alors un hôtel meublé au 49 rue Philippe de Girard à Paris, logement qu'elle quitte le 4 mai 1891. Le couple BOIS-MARIN ne touchant plus la pension de nourrice, l'hospice du Mans a accueilli André, lequel sera recueilli par le service des enfants assistés de la Seine, puisqu'il est né à Paris. Il est classé dans la catégorie des enfants abandonnés le 2 février 1893. Nous ne savons pas s'il a vu sa mère et à quelle date il a effectivement été placé chez ce couple. Cependant, la loi du 23 décembre 1874 et du 8 janvier 1875, dans l'article 7, précise que toute personne qui met en garde son enfant doit le déclarer à la Mairie de naissance ou à la Mairie de sa résidence. Les archives de la mairie du 10ème arrondissement ou de La Bosse (72) pourront peut-être nous en apprendre davantage.

André survivra à ce drame et effectuera son service militaire dans la Sarthe, où il est aide de culture. Il mesure 1m77 et a les cheveux châtains et les yeux bleus. Le 8 octobre 1909 il intègre le 1er Bataillon d'Artillerie à Pied, puis le 1er mars 1910 le 1er Régiment d'Artillerie à Pied. Neuf mois plus tard, il est nommé 1er canonnier servant. Il passe en disponibilité et obtient son certificat de bonne conduite.

Il effectuera une période d'exercice fin 1913 au 2ème Régiment d'Artillerie à Pied. A la mobilisation, il intégrera dès le 3 août le 3ème Régiment d'Artillerie à Pied. Malheureusement, le 7 septembre, il est fait prisonnier à Maubeuge. D'après un avis officiel du 1er mars 1915, il est interné au camp de Friedrichsfeld, dont une description est donné sur ce site
Gazette des Ardennes - 24 juin 1915 - page 4
Malgré les conditions de détention déplorables, il survit et est rapatrié le 10 décembre 1918 au Havre. Il obtient une permission de 60 jours jusqu'au 24 février 1918, date à laquelle il est incorporé au 3ème Régiment d'Artillerie à Pied. Démobilisé le 22 juillet 1919, il se retire rue Henri Boulard à Ecommoy. C'est pendant sa permission qu'il a épousé Yvonne Marie HAUTREUX le 1er février 1919 à Ecommoy. Il auront trois enfants, Daniel, Gilberte et Jacqueline.

Sur sa fiche matricule, on apprend qu'André est affecté en tant qu'aide-scieur à la scierie Luce à Ecommoy le 7 septembre 1936. Entre-temps en 1929, l'Etat lui a réquisitionné des chevaux.
Il décédera le 16 octobre 1968 à Ecommoy, à l'âge de 80 ans. A-t-il pu revoir sa mère ? A-t-il connu son père ?

Sources :
Archives de Paris
Archives départementales de la Sarthe
http://histoiresdepoilus.genealexis.fr/camps/camp-friedrichsfeld.php

27 juin 2016

#ChallengeAZ : W comme WUILLEME Léon

J'ai abordé Léon WUILLEME, dans l'article concernant son frère Joseph Alexandre.

Je n'ai pas beaucoup d'informations sur Léon. Il est né le 11 juillet 1875 à Pouru-Saint-Rémy (08) de Jean-Baptiste et Suzanne Lucie SAUVAGE. Il est le cinquième enfant d'une fratrie de six. Faisant partie de la classe 1895, il obtient un sursis de départ pour maladie et sera incorporé le 21 janvier 1897 dans le 39ème Régiment d'artillerie en tant que 2ème canonnier servant. En effet, Léon est ajusteur. Il prépare et distribue les pièces d'artillerie pour son régiment. En 1899, il passe 1er canonnier serant et obtient son certificat de bonne conduite lorsqu'il passe en disponibilité. Il est affecté au 40ème Régiment d'Artillerie lorsqu'il passe en réserve en novembre 1899.Il y effectuera deux périodes d'exercices en 1902 et 1905. En 1907, il déclare une adresse à Boismont (54). Il s'agit du village dans lequel s'est marié son frère Ambroise Alexis. Le recensement de 1906 n'est pas disponible en ligne.  Il n'y a pas de naissance et de décès de WUILLEME jusqu'à 1904 à Boismont.

16 rue Général Thiry - Neuves-Maisons (54)
En 1909, il indique habiter à Neuves-Maisons (54), au 16 rue Général Thiry. Il n'y est plus au recensement de 1911. 
Lors de la mobilisation pour la Première Guerre Mondiale, il est incorporé le 2 août 1914 dans le 5ème Régiment d'Artillerie à Pied. Le 5ème Régiment est affecté à la défense de Verdun. Dès le lendemain, les réservistes sont habillés, armés et répartis dans les batteries. Le 6 août, la mobilisation est terminée et les batteries sont au complet. Je ne sais pas encore sur quel secteur était affecté Léon. Après seulement deux mois sur le front, Léon décédera à l'hôpital n°7, vraisemblablement le Collège Saint Jean à Verdun, atteint de la dysenterie, le 2 octobre 1914, à l'âge de 39 ans. Son acte de décès nous en apprendra peut-être un plus sur sa vie familiale.

Collège Saint Jean (Verdun)
Sources :
Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle
Archives Départementales des Ardennes
Google Maps
http://www.weekisto.fr/plan/dept/meuse-55/hopitaux-militaires-1914.php
http://clg-anjou-72.ac-nantes.fr/1418/MAM/Grades.html

25 juin 2016

#ChallengeAZ : V comme VUILLEME Joseph Alexandre

Dans cet article, j'avais écrit une anecdote sur la recherche dans les registres et expliqué comment j'avais trouvé Joseph au patronyme LE BORGNE au lieu de LEBORGNE, relativement important pour les archives des Côtes-d'Armor, quand on sait que tous les patronymes commençant par LE sont classés à part.
Aujourd'hui, c'est le W qui se transforme en V dans le patronyme WUILLEME. J'étais pourtant au courant puisque mon patronyme original est en fait VUILLESME, mais je ne pensais pas trouver cette erreur dans des registres aussi récents que la fiche matricule de mon arrière-arrière-grand-père. J'ai donc tourné en rond un bon quart d'heure avant de penser à tourner la page :)
Fiche matricule WUILLEME Joseph Alexandre - AD08

Voici donc le parcours civil et militaire de Joseph Alexandre WUILLEME.
Joseph Alexandre est né le 22 août 1877 à Margut dans les Ardennes (08). C'est donc tout naturellement à Mézières qu'il a été recruté. Mais en 1897, son frère Léon est déjà en train de faire ses classes, Joseph Alexandre est donc dispensé et sera incorporé le 14 novembre 1898 dans le 150ème Régiment d'Infanterie en tant que soldat de 2ème classe. Il obtient son certificat de bonne conduite et passe en disponibilité puis en réserve en 1901. Entre-temps, le 30 décembre 1899, il s'est marié avec Marie Constance FRANÇOIS à Margut. Joseph Alexandre n'effectue pas sa première période d'exercices en 1904, il est noté "dispensé 6%". En effet, Henri, son premier fils, vient de naître et a rejoint ses deux soeurs, Léone et Louise nées en 1900 et 1902. Joseph Alexandre est donc soutien de famille. Il ne fera donc qu'une période d'exercices en 1909, puis passera dans l'armée territoriale en 1911. Entre-temps, Alice, une quatrième fille est née, toujours à Margut (08), puis enfin Georges en 1913.
9 rue Heyrault - Billancourt (92)
Joseph Alexandre est mobilisé en 1914, il a 37 ans. Le 2 octobre 1914, son frère Léon tombe à Verdun. Joseph Alexandre est ouvrier d'usine et sera donc détaché à l'usine mécanique et métallurgique à Saint-Denis dès le 5 octobre 1915. Le 1er juillet 1917, il passera au 1er Régiment de Zouaves. Le 4 avril 1918, Ambroise, second frère de Joseph, décède des suites d'une hémorragie, alors qu'il est mobilisé dans une usine au Grand-Quevilly (76). Joseph, lui, sera définitivement démobilisé le 13 février 1919. Trois jours avant, il réside au 22 place de l'Hôtel de Ville à Beauvais. Avait-il eu des contacts pour un travail à Saint-Denis ou la région de Margut était-elle trop sinistrée pour retrouver du travail ? La famille s'installe au 9 rue Heyrault à Billancourt (92) en 1922. 
Joseph Alexandre aura la chance de célébrer les mariages de ses cinq enfants et verra la naissance de plusieurs de ses petits-enfants. Il décédera vers 1948.

Sources :
Archives Départementales des Ardennes
GoogleMaps

24 juin 2016

#ChallengeAZ : U comme Une histoire d'espionnage (6)

Nous sommes le 28 mai 1918. Dix jours ont passé depuis les derniers interrogatoires dans l'affaire concernant Sylvain LLENSE et ses comparses, accusés d'espionnage et d'intelligence avec l'ennemi.

Le capitaine Clément BAZIN interroge Sylvain LLENSE. Son avocat Me BONTEMPS a décidé de se dessaisir de l'affaire. Llense décide alors de renoncer à prendre un avocat pour cet interrogatoire et demande un délai de réflexion de 2 à 3 jours pour décider s'il en souhaite un nouveau. L'interrogatoire a pour but de clarifier les relations de LLENSE avec LÉONARDI.

LLENSE confirme qu'il a fait la connaissance de LEONARDI au PAOL (Parc Automobile de Lyon) en mars 1917. Leur relation a démarré lors du trafic de cocaïne, il réfute des rapports à but politique. Il confirme le voyage avec LEONARDI à Marseille en septembre 1917 et dit qu'il a prévenu LEONARDI qu'il irait à Barcelone pour acheter de la cocaïne et de la morphine. LLENSE a demandé à LEONARDI de se charger de l'impression des tracts avec un imprimeur qu'il connaissait à Marseille, rue de Rome. LEONARDI a désapprouvé l'impression des tracts. LLENSE lui a parlé de l'envoi qu'il devait faire à Pépita BARRI. LEONARDI est allé à Marseille mais a dit que l'imprimeur ne voulait pas prendre en charge l'impression des tracts. LLENSE a donc envoyé directement les épreuves des tracts par pli recommandé partir du bureau de la rue de Bonnel. L'adresse était écrite à la machine à écrire. Il a demandé également quelques renseignements sur l'armée d'Orient et sur l'entrée et la sortie de bateau en réparation à Marseille. LEONARDI est retourné voir l'imprimeur et a prévenu LLENSE que celui-ci n'avait pas pu avoir les renseignements concernant l'armée d'Orient. Il a donné un chiffre concernant les bateaux mais LLENSE dit qu'il l'a oublié. LLENSE confirme avoir envoyé fin janvier 1918 une vingtaine de placards qui avait été remis par l'agent allemand. Il a préparé les plis seul mais a informé LEONARDI du nouvel envoi. Sylvain se rappelle que Karl lui avait versé vers fin janvier une somme de 200 francs pour l'achat de cocaïne et pour les voyages à Marseille. Sylvain confirme que LEONARDI ne lui a fourni aucun renseignement au sujet d'une poudrerie. Il n'a plus eu de contact avec lui depuis le mois d'avril.

Le capitaine demande exactement quel a été son parcours militaire depuis la mobilisation. Il décrit son parcours mais réfute les irrégularités dont il a été accusé quand il était vaguemestre. Il confirme qu'il a été suspendu par mesure disciplinaire pour avoir avec deux autres camarades fait disparaître une lettre recommandée contenant environ 300 Francs de coupon. Le capitaine lui demande quelque somme il avait sur lui lorsqu'il est allé en Espagne. LLENSE déclare avoir eu comme recettes 2500 Francs de l'affaire des mèches à briquet pour laquelle il n'a pas touché de commission. Pour se rendre à Marseille en septembre 1917, LLENSE avait sur lui 7500 francs dont voici le détail :
  • 500 F en espèces
  • 1200 F de son livret de caisse d'épargne
  • 500 F donné par ses parents 
  • 400 F des vente de mèches a briquets 
  • 2500 F de commission par la maison Estève. 
  • 1200 F de son trafic de cocaïne et de morphine apportée par LEONARDI
  • 2500 F de son trafic de cocaïne et de morphine acheté à Lyon. 
Il a dépensé 1500 F environs de partir à Cerbère. Il est donc parti à Cerbère avec 7500 F dont 4000 F qu'il a laissé dans sa chambre chez ses parents.
Il aurait également demandé 400 F en lettre de crédit à la maison Estève. Malheureusement, ce point de l'interrogatoire diffère du précédent, ce que lui fait remarquer le capitaine. LLENSE affirme alors qu'il s'était trompé dans le précédent interrogatoire mais qu'à présent il dit la vérité. Ses déclarations ne sont pas identiques à celle de sa mère. Celle-ci a affirmé que les sommes présentes dans la chambre avaient été apportées petit à petit. LLENSE déclare alors que sa mère devait être affolée par son arrestation et qu'elle a dû s'embrouiller !
La capitaine revient alors sur la relation de LLENSE avec le nommé Arturo CHARPENTIER. LLENSE lui confirme n'avoir eu que des relations commerciales pour la cocaïne, mais rien ne concernant l'espionnage.
Suite à cet interrogatoire, les agents reçoivent l'information qu'il n'y a pas de trace du paquet envoyé à la nommée Pepita BARRI.
On procède ensuite à l'interrogatoire de 9 détenus de la prison de St Paul et de St Joseph, accusés d'avoir distribué des tracts et qui pourraient les avoir obtenu par l'intermédiaire de LLENSE. Il s'agit de cinq soldats, quatre civils dont deux femmes. Six d'entre eux affirment ne pas connaître LLENSE. L'un des soldats, Maurice THEVENOT connaît LLENSE pour l'avoir rencontré lorsqu'il était canonnier au 54ème Régiment d'Artillerie. Ce THEVENOT connaît également deux soldats rencontrés à Lyon et à Marseille qui connaissent LLENSE mais ne peut pas dire s'ils sont concernés par cette affaire. Les deux derniers détenus n'étant plus retenus en détention, ils n'ont pu être interrogés.
Le capitaine en profite pour demander au service de renseignements si les faits reprochés à LLENSE apparaissent dans des affaires à Besançon, Montpellier, Marseille, Bourges, et Clermont-Ferrand. La réponse est négative.
Le 28 mai a également lieu un contre-interrogatoire de LEONARDI. De même que LLENSE, son avocat Me BUYAT, ne s'est pas présenté. LEONARDI réfute tout ce qui pourrait l'accuser sauf connaître LLENSE.

Deux jours plus tard, a lieu un contre-interrogatoire de Louise GARNIER, qui réfute également toutes les accusations et déclare qu'elle ne sait rien des faits d'espionnage.

LEONARDI reçoit une lettre de Mlle DELOBLE, institutrice à Beligneux (01), écrite le 7 mai mais reçue le 28 mai, luis souhaitant "Meilleurs souhaits de bonne chance et bon souvenir".



La suite nous dira si cela a fonctionné...

Sources :
Memoideshommes.gouv.fr

23 juin 2016

#ChallengeAZ : T comme Toussaint Marie LEBAUD

Clairon - priceminister.com
Un petit article aujourd'hui sur Toussaint Marie LEBAUD, un descendant collatéral très éloigné sur lequel j'ai peu de renseignements.

Toussaint est né le 27 octobre 1867 à La Prénessaye (22), de Joseph Marie et Marie Josèphe OLLITRAULT (OLITRAUD). Il est le quatrième enfant d'une fratrie de dix. 
Il est déclaré laboureur lors de son incorporation. On apprend qu'il mesure 1m67 et qu'il a les chevaux châtains et les yeux bleus, ce qui explique les rousseurs au front en signe particulier.

Il débute sa carrière militaire par la fonction de soldat de 2ème classe dans le 41ème régiment d'infanterie. Il y sera nommé clairon le 5 octobre 1890 et obtiendra son certificat de bonne conduite lorsqu'il passera dans la réserve.
Le 24 mars 1892, il réside à Loudéac. Il passe ses deux périodes d'exercices en 1894 et 1899, puis dans le 74ème régiment territorial d'infanterie en 1902 et 1907. Libéré le 1er octobre 1914, il ne combattra pas au front et résidera à nouveau à La Prénessaye, jusqu'à sa libération définitive le 30 novembre 1918. Je n'ai pas trace de son mariage. Lors de son décès, le 14 janvier 1939, il est déclaré célibataire sur les relevés de La Prénessaye effectué par Jean-Noël CHAPRON.


Si quelqu'un a des informations supplémentaires sur Toussaint...



Sources :
Archives Départementales de Côtes-d'Armor

22 juin 2016

#ChallengeAZ : S comme Simon Marie ALLOT

Insigne réglementaire
du 146ème RI
Voici un nouveau membre de la famille du côté des Côtes-d'Armor (22), ayant participé à la Première Guerre Mondiale. Il s'agit du beau-frère de Joseph LEBORGNE.

Simon Marie ALLOT est né le 4 mars 1872. Il est le premier garçon, juste après deux filles, d'une fratrie de huit enfants. Cheveux châtains et yeux bruns, Simon mesure seulement 1,58m lorsqu'il est immatriculé sous le numéro 2243 de la classe 1892. Il est incorporé au 146ème Régiment d'Infanterie en tant que soldat de 2ème classe. Il est alors laboureur chez son père. Sa mère est décédée lorsqu'il avait 14 ans. Il obtient son certificat de bonne conduite et fait ses deux périodes d'exercices, l'une en 1899, l'autre fin 1902, juste après son mariage avec Césarine Marie MACÉ, la fille du maire de La Prénessaye (22).
Ils habitent avec le père de Simon, et auront un enfant, Victor, né le 20 juillet 1904, puis Victorine en 1906 et Marie-Reine en 1908.
Lors de la mobilisation de 1914, Simon laisse donc sa famille aux bons soins des femmes de ses frères, son père étant décédé deux ans plus tôt, les hommes étant partis également à la guerre.
il passera les quatre ans de combat dans cinq régiments territoriaux d'infanterie différents : 
  • le 74ème, de décembre 1914 à mai 1915
  • le 19ème, jusqu'au 7 avril 1917
  • le 41ème, jusqu'au 23 juillet 1917,
  • le 58ème, jusqu'au 24 décembre 1918
  • et enfin le 47ème jusqu'à sa démobilisation le 1 janvier 1919.
Il se retire ensuite à la Prénessaye où il décédera le 8 mai 1937, à l'âge de 65 ans. Césarine restera veuve pendant 20 ans, après avoir enterré deux de ses enfants, Victor et Marie-Reine.

21 juin 2016

#ChallengeAZ : R comme ROUSSEAU Léon Emile

Léon Emile ROUSSEAU 14 ans (1909)
collection personnelle
Léon n'est pas rentré avec les autres du front. Il faudra attendre le 26 janvier 1919 pour qu'il soit rapatrié...

Léon est né le 22 juin 1895, à Lhomme (72), il est le fils de Léon qui décédera lorsqu'il aura 10 ans, et d'Aimée CHAUVIN, quatrième enfant d'une fratrie de neuf. Le voici sur la photo de mariage de sa soeur Léonie en 1909, la cigarette à la bouche.

Il fait partie de la classe 1915, c'est donc naturellement qu'il est incorporé le 15 décembre 1914. Ce grand gaillard d'1m72 a les cheveux châtains et les yeux bleus foncés, il est cultivateur. Il est 2ème classe dans le 103ème Régiment d'Infanterie, puis passe au 170ème en mai 1915. Depuis le 28 septembre en Champagne, le régiment attaque le 6 octobre 1915 à Souain. Léon est fait prisonnier. Interné à Müncheberg, il a peut-être cotoyé Paul MONSEUX, dont les lettres et le parcours ont été décrit par Jean-Jacques CAFFIERI sur son site.
Léon ROUSSEAU
source : Patrick Bouju
Léon a-t-il envoyé du courrier à sa famille lui aussi ?

La guerre continue et enfin, l'armistice est signé le 11 novembre. Les prisonniers sont rapatriés. Ce sera le cas de Léon. Démobilisé le 26 août 1919, il a son certificat de bonne conduite et rentre chez lui.
En 1921, il épouse Yvonne LECHOUASNE à la Chartre-sur-le-Loir (72). Ils auront trois enfants, Léone, Germaine et Jean.
En février 1931, Léon est noté habitant à Villiers-sur-Loir (41) au hameau de la Garelière, puis rue du Chemin vert en mai 1931. Etait-il parti seul dans un premier temps avant de faire venir sa famille ? En 1938, il habite rue du Chemin vert à Vendôme à 1 km et travaille à l'atelier de fabrication du Mans, vraisemblablement comme magasinier-livreur.

Il décédera en 1970 à l'âge de 74 ans, cinq ans avant sa femme.

Sources : 
Archives Départementales de la Sarthe : Fiche matricule
Arbres Geneanet : josslarigolote, Pbouju

20 juin 2016

#ChallengeAZ : Q comme Querelles de clocher

Sur certaines fiches matricules, on trouve parfois des mentions qui nous poussent à chercher plus loin. C'est le cas des fiches matricules de l'arrière-grand-père de mon conjoint François NAUDO et de son frère Jacques.

Jacques NAUDO

Une ligne rayée attire l'attention : condamnation pour coups et blessures ? Mais que s'est-il passé ?
Fiche matricule NAUDO Jacques (détail) - AD66

Le 9 août 1906, au Tribunal Correctionnel de Prades est jugée une affaire de coups et blessures volontaires et réciproques entre Jacques NAUDO et et les frères Jean et François PAGANE.
Jacques a 20 ans. Jean PAGANE est son aîné de 5 ans et François a 23 ans.
Les avocats choisis pour défendre les prévenus sont Me CIRCAU pour les frères PAGANE et Me MEDAU pour Jacques NAUDO. Les faits se sont déroulés à Finestret (66) le 30 juillet dernier. On notera la diligence du jugement. Des témoins assistent à une rixe entre les prévenus, la cause remontant à quelques jours et ayant pour origine des propos tenus par les frères PAGANE et qui ont déplu à NAUDO (appelés "motifs futiles"). L'attitude provocatrice de Jean PAGANE fait que Jacques NAUDO l'attaque en premier, François s'ajoute au combat. Durant celui-ci François PAGANE reçoit un coup de couteau au flanc gauche dont les suites seront sans gravité. Jacques NAUDO nie avoir donné le coup et prétend n'avoir jamais eu de couteau en sa possession. Il n'y a pas beaucoup de témoin sauf François PAGANE et Eugène GASCH, un autre témoin a vu un couteau tomber devant Jacques NAUDO lorsqu'il s'est écarté du combat.
Le juge du Tribunal conclue que NAUDO ne courait pas un danger immédiat lui permettant de se servir d'un couteau. Les peines prévues à l'article 311 du code pénal seront données avec sursis pour les trois protagonistes, puisqu'il s'agit de leur première condamnation, à savoir :
  • une amende de 30 Francs pour François PAGANE, 
  • une amende de 10 Francs pour Jean PAGANE 
  • une amende de 50 Francs pour Jacques NAUDO
Ils devront cependant rembourser les frais de justice solidairement pour un montant de 25,93 Francs.

Seule la fiche matricule de Jacques contient la mention de la condamnation.
Les trois personnages de cet incident seront ensuite mobilisés durant la Première Mondiale, Jacques s'étant lui-même rengagés pour deux ans avant l'entrée en guerre. Jean PAGANE sera incorporé au 80ème Régiment d'infanterie puis sera muté dans des compagnies minières à Rabouillères, Luchon et Escaro (66). Il obtiendra la médaille de la Victoire et la médaille commémorative de la Grande Guerre.
François PAGANE fera partie de la Compagnie du Midi en tant que Chef de Train du 2 août 1914 au 7 mars 1919.
Enfin, Jacques NAUDO réengagé dans 17ème légion de gendarmerie passera à la 10ème division de Cavalerie le 3 août 1914 jusqu'au printemps 1916. Il sera ensuite affecté à la 11ème Division d'Infanterie Coloniale jusqu'en novembre 1918. Il assurera la sécurité en Serbie jusqu'au 22 août 1919. Il obtiendra la Médaille Commémorative de la Grande Guerre, la Médaille de la Victoire, les Médailles Commémoratives d'Orient et de  Serbie et enfin la Médaille Militaire.


François NAUDO

L'affaire concernant François NAUDO est plus récente. En effet, le jugement du Tribunal Correctionnel de Perpignan a eu lieu le 6 septembre 1928. celui-ci détaille les faits. François Jean Gaston NAUDO a été jugé pour coups et blessures.  Le 28 juillet dernier, François se prend de querelle avec la famille PAILLÈS et a volontairement porter des coups et fait des blessures à PAILLÈS Marguerite et à PAILLÈS Antoinette. Il a également frappé Antoine PAILLÈS avec pour conséquence une interruption de travail de plus de douze jours. Il existe des circonstances atténuantes, dont le détail n'est pas mentionné.
François est condamné à 50 Francs d'amende et au remboursement des frais de procédure de 280,60 Francs, sachant qu'il encourait une peine d'emprisonnement de 2 à 5 ans et amende de 16 à 2000 francs, d'après l'article 301 et 309 du Code Pénal.

Fiche matricule NAUDO François (détail) - AD66

Que s'est-il passé dans la tête de cet ancien soldat, décoré de la médaille de la Victoire en 1917 puis de la Croix de Guerre "Etoile de Bronze" pour "s'être porté résolument sur une portion violemment battue par les mitrailleuses ennemies"? Ce soldat cité en tant que "soldat courageux et dévoué, qui a donné en toutes circonstances absolue satisfaction à ses chefs. [...] bien qu'intoxiqué par le gaz, s'est vaillamment porté à l'attaque des positions ennemies puis a travaillé avec un courage remarquable à l'organisation du terrain"...
Malgré ces décorations et citations, sa condamnation ne sera pas amnistiée. Il retournera à la guerre lors de la mobilisation de 1939, puis sera libéré du service le 15 octobre 1940.

Sources :
Archives Départementales des Pyrénées-Orientales
3U2276 - 3U3085

18 juin 2016

#ChallengeAZ : P comme Pierre, le dernier MACÉ

J'intitule cet article "le dernier MACÉ" car c'est le dernier que j'ai trouvé mais en fait il s'agit du deuxième garçon de la famille MACÉ, fils de Pierre Marie et Françoise Marie GAPAILLARD. Il se nomme Pierre Marie et naît le 6 janvier 1867.

sources : voltigeur59191.over-blog.com
Il fait donc partie de la classe 1887, et sera incorporé sous le matricule n°1924. Exerçant la profession de laboureur, il a les cheveux châtains et les yeux gris-bleu. Son visage est parsemé de tâches de rousseur.
Le 11 novembre 1888, il intègre donc le 102ème Régiment d'Infanterie en tant que soldat de 2ème classe. Il passera néanmoins une période d'instruction en tant que conducteur de caissons de munitions dans le 11ème Régiment d'Artillerie, pour laquelle il obtient la mention "Bien". Avec son certificat de bonne conduite en poche, il passe dans la réserve en 1891. En novembre 1892, on le retrouve résidant à Paris au 86 rue de Rome. Au 82, avait déjà résidé son frère Joseph Marie. Il effectue sa période d'exercices en 1893. Au 30 janvier 1895, il demeure à nouveau à La Prénessaye, et pour cause il y a épousé Philomène LE FLOCH le 18 décembre précédent. Les parents de Philomène sont décédés, dont son père le 1er novembre dernier. Jean Baptiste KERMEUR, délégué du conseil de famille consentira au mariage. 

Pierre et Philomène auront ensemble au moins sept enfants :
  • Pierre (17.01.1896 - 1918)
  • Philomène (20.10.1897-2010)
  • Edouard (11.02.1899-1968)
  • Victor Joseph (17.03.1901-1960)
  • Eugénie (10.09.1902 - )
  • Ernestine (11.01.1904 - )
  • Théophile (30.07.1905 - )

Après avoir emménagé au 163 avenue de Clichy à Paris en août 1896, Pierre revient à La Prénessaye en mai 1897 puis effectue une période d'exercices à la fin de l'année. Il sera d'ailleurs absent pour la déclaration de la naissance de sa fille Philomène.
Il est dans l'armée territoriale mais est dispensé d'exercices en 1902. Il passera finalement dans la réserve en 1907 puis sera libéré le 1er octobre 1914, il a 47 ans. Ce qui sera confirmé le 30 novembre 1918.

source : genealogie22.com
Comme j'ai eu l'occasion de découvrir l'excellent travail fourni par Guy FLAGEUL sur les soldats Morts pour la France de La Prénessaye, je découvre ainsi que Pierre Marie, l'aîné du couple, est décédé durant la guerre, le 20 août 1918, à Cuts (60). Soldat de 2ème classe, il faisait partie du 70ème Régiment d'Infanterie lors de son incorporation en septembre 1916, mais c'est dans le 366ème Régiment d'Infanterie qu'il est tué. Son père touchera un secours de 150 Francs. Les autres garçons de la famille seront épargnés car trop jeunes pour être recrutés. 

Sources : 
Archives Départementales de Côtes d'Armor
site de Guy FLAGEUL, un cousin : genealogie22.com

17 juin 2016

#ChallengeAZ : O comme Oh, le bel arbre que voilà !

Voici le dernier épisode de la saga des frères MACÉ ! Après avoir retracé le parcours de Jean Marie, Henri puis Victor Marie, voici l’aîné Joseph Marie. 

En effet, un autre frère, Joseph Marie, est né le 21 juin 1863. Il s'est marié le 4 avril 1893 avec Angèle Marie CHAPRON. Tiens, CHAPRON, comme la première femme de Jean Marie ? En effet, les frères ont épousé les deux soeurs. 

Joseph Marie, lui a fait partie de la classe 1883 sous le numéro 2277. Cheveux et yeux noirs, il mesure 1m58 et est laboureur lorsqu'il est recruté. Il entre directement au 71ème Régiment d'Infanterie le 27 novembre 1886. Il passe cependant rapidement en disponibilité le 22 septembre 1887 et de ce fait, ne peut recevoir son certificat de bonne conduite (qui n'est accordé qu'au bout d'un an). Il est soldat 2ème classe. On apprend qu'il a résidé à Paris, en 1888 au 82 rue de Rome et en 1891 au 163bis avenue de Clichy.
Cette année-là, il fera une période d'exercices, qu'il renouvellera en 1897. le 14 décembre 1897, l'administration militaire le déclare non disponible car il est cantonnier à Plémet (22), village à 3 km de La Prénessaye.
En effet, on le retrouve dans les listes nominatives de Plémet en 1906, au lieu-dit "Les Guernilles" avec trois de ses enfants : Marie Louise (11 ans), Victorine (9 ans) et Jean (4 ans d'après son acte de naissance). Un quatrième enfant, Félix, est décédé en décembre 1900 âgé de 2 mois. 

Plémet Recensement 1906 - 2MiLN183 - vue 50 - AD22


Angèle CHAPRON est absente des listes. En effet, elle est décédée le 14 janvier 1904. 5 mois plus tard, le 30 juin, Joseph se remarie avec Marie Joseph CARO, de 15 ans plus jeune, originaire de Plémet. Elle est absente du recensement de 1906, on peut supposer qu'elle est décédée dans la période entre 1904 et 1906. Ils n'auront pas eu d'enfants à Plémet.

Joseph sera libéré du service le 1er octobre 1909.

Et cela nous donne donc ce magnifique arbre, en ajoutant les soeurs MACÉ et tous les enfants connus de la fratrie.

Et ce n'est pas fini ! La famille MACÉ n'a pas dit son dernier mot...

Sources : 
Archives départementales des Côtes-d'Armor
arbre personnel geneanet


16 juin 2016

#ChallengeAZ : N comme Novella ?

source : uneportesurdeuxcontinents.com
Voici la suite de la vie des frères MACÉ.

Henri MACÉ, dont la fiche matricule est introuvable, s'est marié en secondes noces avec Victorine Marie Julienne MEUNIER. Il s'agit du même patronyme que la femme de son frère, Victor Marie.

Cherchons donc plus d'informations sur Victor Marie MACÉ. Il est né le 4 mars 1880 et sur son acte de naissance en mention marginale, apparaît un mariage le 22 janvier 1909 avec... Victorine Marie Julienne MEUNIER !
D'après les relevés de Jean-Noël CHAPRON, Victor Marie serait décédé le 21 novembre 1911. Ni une, ni deux, vérifications dans les tables décennales de la naissance de Victorine et d'Angèle. Angèle est bien née le 20 février 1887 et se marie avec Henri MACÉ (selon la mention marginale). D'après le relevé de Jean-Noël CHAPRON, elle serait décédée le 16 janvier 1909 à 22 ans. Les parents coïncident, les dates aussi.
Quant à Victorine, elle est née le 22 juin 1889 et en mentions marginales, nous retrouvons les deux mariages, en 1909 avec Victor Marie et 1913 avec Henri. Elle décède le 24 février 1979 à Loudéac (22).

Afin d'avoir quelques informations supplémentaires, je cherche la fiche matricule de Victor Marie. Il est immatriculé sous le numéro 1992 de la classe 1900. Ajourné en 1901 puis reconnu bon en 1902, il intègre le 48ème Régiment d'Infanterie, comme son frère Jean Marie, le 16 novembre 1902 en tant que 2ème classe. Il est cependant réformé le 25 novembre suivant pour tuberculose pulmonaire. Sur la fiche est noté le décès le 21 novembre 1911.

Récapitulons !
Nous avons trois frères MACÉ : Henri, Jean Marie et Victor Marie.
Henri se marie le premier avec Angèle BLANCHARD. Malheureusement celle-ci décède le 16 janvier 1909, 6 jours avant le mariage de Victor avec Victorine MEUNIER. Victor, réformé à cause d'une tuberculose pulmonaire, décède fin 1911. Le 8 avril 1913, Henri se marie avec sa belle-soeur. Mariage arrangé pour les enfants de Victorine et Victor, mariage d'amour ?

Et ce n'est pas fini, plus je creuse, plus ce que je trouve est digne d'un scénario de Dallas :)

Je vous ai parlé du quatrième frère, Joseph Marie ?

A suivre... 

Sources :
Archives Départementales des Côtes-d'Armor
Relevés BMS et NMD de Jean-Noël CHAPRON de La Prénessaye (22) (bientôt en ligne sur geneanet)

15 juin 2016

#CHallengeAZ : M comme les frères MACÉ

Insigne réglementaire
du 48ème Régiment d'Infanterie
source : wikipedia.fr
Tout commence un soir, à la tombée de la nuit.
Je décide, in extremis de m'occuper des recherches et de la rédaction de l'article M du ChallengeAZ.
J'avais décidé de décrire le parcours militaire de deux frères, Henri et Jean Marie MACÉ.

Je commence par chercher la fiche du plus jeune, Henri. Celui-ci est né le 31 mars 1882 à La Prénessaye (22), logiquement faisant partie de la classe 1902 du bureau de Saint Brieuc. Mais Henri est introuvable sur la table alphabétique. Quatre autres MACÉ y figurent, mais ne correspondent pas, après vérification. Pas de MASSÉ, LE MACÉ. Se serait-il engagé avant ses 20 ans ? Il n'y a pas la liste des omis ou engagés sur d'autres classes sur la table alphabétique. Je vérifie la classe 1901. Chou blanc. Classe 1899 et 1900 idem. Vérification des autres bureaux du 22. Rien non plus. 

Je passe donc au frère, Jean Marie. Sa fiche se trouve au numéro de matricule 1880, classe 1895. Il est bien noté fils de Pierre MACÉ et Françoise Marie GAPAILLARD. Il est laboureur. Il intègre le 48ème Régiment d'Infanterie en novembre 1896 en tant que soldat de 2ème classe. Il devient tambour le 5 novembre 1897. En congé le 20 septembre 1899, il obtient son certificat de bonne conduite et passe en réserve au 1er novembre 1899. Lors de ses périodes d'exercices en 1901 et 1909, il intègre le 71ème Régiment d'Infanterie. Entre-temps, il se marie le 29 avril 1902 avec Eugénie Marie CHAPRON. Ils auront au moins 7 enfants.
Au moment de la mobilisation, il arrive le 4 août 1914 et est incorporé au 74ème Régiment d'Infanterie. Il est cependant réformé le 21 novembre suivant pour bronchite chronique et emphysème. Il sera maintenu réformé le 17 juin 1915, puis libéré du service militaire le 1er octobre 1921. Sa femme décédera le 23 octobre 1918. Puis, Jean Marie épousera en secondes noces Eugénie Marie SABLÉ le 30 décembre 1919. Ils auront au moins deux enfants. Jean Marie décédera le 27 décembre 1926 à La Prénessaye, à l'âge de 51 ans.

Je ne m'avoue pas vaincue et me repenche sur le "cas" de Henri, son frère, pour essayer d'en savoir plus. Sur son acte de naissance, du 31 mars 1882, on trouve deux mentions marginales de mariage, le premier le 28 novembre 1906 avec Angèle Marie BLANCHARD et un deuxième le 8 avril 1913 avec Victorine Marie Julienne MEUNIER. Tiens, MEUNIER, comme la femme du troisième frère d'Henri, Victor Marie ?!

A suivre...

Sources :
Archives Départementales de Côtes-d'Armor

14 juin 2016

#ChallengeAZ : L comme LEBORGNE ou LE BORGNE

Je continue la liste de mes éventuels participants à la Première Guerre Mondiale. Aujourd'hui, nous nous penchons su rla fiche de Joseph LEBORGNE. Fiche que j'ai trouvé au nom de LE BORGNE, d'où l'intérêt de vérifier lorsque la première syllabe peut ressembler à une particule. En effet, dans les Côtes-d'Armor, les noms commençant par "LE" sont classés à part.

Joseph porte le matricule 217, il fait partie de la classe 1911, car il est né le 24 novembre 1891. A ses 20 ans, il exerce la profession de cultivateur à La Prénessaye.

Lors de l'appel, il est d'abord classé dans la 5ème partie de la liste de 1912 et exempté en 1913. Ensuite, il sera classé dans la 2ème partie de la liste en 1914 pour faiblesse.
Sur le forum pages14-18.mesdiscussions.net, on trouve le détail de ces classements :

1889 : ( voir J Maurin p.29  )
1ème partie de la liste : propre au Service militaire
2ème partie de la liste : dispense familiale
3ème partie de la liste : dispense enseignement
4ème partie de la liste : dispense ecclésiastique
5ème partie de la liste : Engagé volontaire
6ème partie de la liste: Service auxiliaire
7ème partie de la liste : exclus de l’armée car condamné
 
puis en 1913 art 18 loi 07/08/1913 voir P. Boulanger p 51):
1ème partie de la liste : bon service armé
2ème partie de la liste : bon service auxiliaire
3ème partie de la liste : sous contrat d’engagement (EV, marins)
4ème partie de la liste : condamné
5ème partie de la liste : Ajourné d’office
6ème partie de la liste: Ajourné sur demande
7ème partie de la liste : sursitaire. 


Il est donc incorporé dans la 10è section infirmiers en mars 1915. Celui-ci semble avoir rassemblé bon nombre de soldats d'origine bretonne (source : http://fr.geneawiki.com/index.php/10%C3%A8me_Section_d'Infirmiers_Militaires_-_1914-1918). Il est ensuite détaché après avis de sa section à la poudrerie de Toulouse en décembre 1916. Il passera au 14ème Régiment d'Infanterie en juillet 1917.
delcampe.com
Comptabilisé dans les rangs du 9ème Régiment d'Artillerie au 30 janvier 1919, il obtiendra le 20/08/1919 son certificat de bonne conduite ainsi que son congé démobilisateur.

Il passe au 10ème Bataillon d'ouvriers d'artillerie le 1er janvier 1924, puis sera classé sans affectation au 1er mai 1928.
Sur sa fiche est noté "réquisition chevaux 1937".
Joseph décédera le 31 octobre 1938 à la Prénessaye, il n'a que 46 ans.

13 juin 2016

#ChallengeAZ : K comme Kenavo ! Encore des bretons

Ma branche bretonne contient plusieurs personnes ayant pu participer à la grande Guerre selon leur date de naissance. Pierre MACÉ est l'un d'eux.

Pierre MACÉ est né le 10 août 1869 de Mathurin et Marie Françoise LETORT. Il fait donc partie de la classe 1889 et est recruté à Saint-Brieuc, puisqu'il réside à La Prénessaye. Il y exerce la profession de laboureur. 
Sous le matricule 1008, il est tiré au sort sous le numéro 98 mais il intégrera les services auxiliaires suite à une atrophie de la jambe gauche. Comptabilisé dans la 6ème liste, il n'est donc pas incorporé. Son niveau de degré d'instruction militaire est non exercé. Il passe dans la réserve en 1893, puis dans l'armée territoriale en 1903 sans avoir effectué un seul exercice.


parisrues.com

Entre-temps en 1896, il réside au 32 rue Claude Vellefaux à Paris, non loin du carrefour ci-contre. Cette rue est devenue une avenue depuis 1933 et abrite l'hôpital Saint-Louis.

Marié en 1910 avec Léone Marie HUET avec laquelle il aura deux enfants. Léonie naît en 1912 et Aimé en 1913, ce dernier décédera en 1942.

Aussi lors de la mobilisation pour la guerre, il ne sera incorporé que le 11 mai 1915 au 74ème Régiment d'Infanterie Territoriale comme "Bon" absent du service armé. Il sera détaché le 26 février 1917 à La Prénessaye dans ses foyers pour travaux agricoles.

Libéré définitivement le 30 novembre 1918, il perdra sa femme et sa fille en 1920 durant l'été. Il décède le 4 août 1950 à l'âge de 80 ans.

11 juin 2016

#ChallengeAZ : J comme Jeudi Saint

Un acte insolite pour finir la semaine :)
Trouvé sur les registres de Boresse-et-Martron en Charente-Maritime, la naissance de Jeudi Saint FOUCAUD, le jeudi 5 avril 1849, jour de la Sainte Irène et Saint Vincent.

Naissance de FOUCAUD Jeudi Saint - Boresse-et-Martron - 2E54/8* - AD17
A voir si cela lui a porté chance...

Sources :
Archives Départementales de Charente-Maritime

10 juin 2016

#ChallengeAZ : I comme Interrogatoires (une histoire d'espionnage 5)

roymorissette.com
Nous avions laissé Sylvain LLENSE en bien mauvaise posture lors de son dernier interrogatoire dans lequel il demande une enquête sur une somme d'argent qui aurait été volée par le soldat Théophile CHALANGE. LLENSE est alors accusé d'espionnage et d'intelligence avec l'ennemi et a déjà avoué certains faits.



L'interrogatoire de CHALANGE


Nous sommes le vendredi 10 mai 1918. Le commissaire FABIANI interroge Théophile CHALANGE pour avoir sa version des faits. Dans le procès-verbal, on apprend que Théophile est un déserteur. Il a fuit le 19ème Bataillon de Chasseurs à Pied à Verdun. Interné en Allemagne, il s'est évadé par la Hollande le 29 mars 1917. Il est alors incorporé au 2ème Régiment des Zouaves à Oran, puis passe le 22 janvier 1918 au Parc Automobile de Lyon. LLENSE devient alors son camarade de lit. Il accuse Louise GARNIER d'avoir inventé que LLENSE demandait des fonds pour pouvoir récupérer cette somme. Il nie avoir gardé les 700 Francs.

Plus tard, le commissaire confronte donc Louise et Théophile. Louise accuse alors CHALANGE d'avoir écrit le faux billet seul. Elle ajoute qu'elle aurait donné 700 Francs à CHALANGE. Il y aurait un témoin, un soldat nommé BAZIN. De son côté, CHALANGE persiste sur sa version des faits.

Le même jour, on avertit le commissaire que la police de Cerbère (66) a retrouvé le nommé Arturo CHARPENTIER à Barcelone.

Perquisition à Cerbère 


jeantosti.com
La semaine suivante, le commissaire se concentre sur les preuves provenant de Cerbère. Ainsi il demande la saisie de tous les effets concernant LLENSE. Le 15 mai, la police de Cerbère envoie son rapport. Elle décrit la maison des LLENSE, située Cité Mitjavila, escalier 9. L'habitation contient 1 salle à manger, 1 cuisine et 2 chambres dont la plus grande est attribuée à Sylvain LLENSE.

Dans cette chambre, la police a saisi :
  • 1 enveloppe contenant 1 billet de 500 F et 13 billets de 100 F neufs ou récents
  • un livret de Caisse d'Epargne dont le solde s'élève à 1484.32 Francs au 28 juin 1915 et 337,59 Francs au 13 avril 1917
  • 5 lettres provenant de Barcelone dont une d'Arturo CHARPENTIER d'octobre et novembre 1917 adressée au 138 Cours Lafayette à Lyon (l'adresse actuelle de LLENSE)
  • 2 lettres de Cerbère de Jean JULIA donnant des renseignements sur la prohibition par les douanes des marchandises en provenance d'Espagne
  • 1 lettre de Louis GINESTY de Marseille avec des échantillons de chaussettes.
La police déclare que les économies personnelles de la mère de LLENSE, dans une boîte en métal et son portefeuille en cuir noir s'élèvent à 2300 Francs. Elle possède un livret de Caisse d'Epargne avec 1048 Francs environ liquidé en 1917 pour la somme de 1074.41 Francs.

La police déclare que la maison des LLENSE à Canet a été achetée en 1911 pour 3000 Francs, acquise grâce à la vente d'une maison du quartier Saint Gaudérique à Perpignan pour un montant de 2500 Francs. La police note également la présence de feuilles de colis postaux données par LLENSE pour envoyer des colis à Paris, ainsi qu'un télégramme du 28 avril dernier de Henri (Sylvain est dénommé Henri dans sa famille) à Joseph son père, dans lequel il demande 2000 Francs. Enfin, les agents notent que la garde-robe de LLENSE est "luxueuse et abondante".

cessenon.c.e.pic.centerblog.net
L'interrogatoire de la mère de LLENSE le jour-même donnera la liste des différentes emplois qu'elle a exercé : ouvrière dans une usine d'engrais ESTEVE, transbordeuse d'orange en gare, représentante d'un marchand de machines à coudre à Sigean (66), représentante pour le bijoutier AGRAMUNT à Céret (66), et enfin pour un marchand de meubles, M. BARRERA, également à Céret. Son fils travaille chez ESTEVE depuis ses 15 ans.



Premières comparutions


Le 16 mai ont lieu les premières comparutions de LLENSE et LÉONARDI. Si le premier reconnait les faits et confirme ses déclarartions, LEONARDI réfute les fait et demande un avocat. LLENSE en profite pour changer d'avocat, Me CHAUMIER s'étant désisté, il choisit Me BONTEMPS.

Le commissaire FABIANI reçoit un rapport sur les permissions de LLENSE. Il constate que les dates correspondent aux déclarations des allers et venues de LLENSE en Espagne. On apprend que LLENSE a manqué 3 apelles le 31 mars 1918 et a donc été muté à la 140ème Compagnie du 14ème T le 7 mai 1918.
Le 18 mai est une journée chargée pour le commissaire. La Poste lui confirme qu'il n'y a pas de trace d'envoi de LLENSE à Pepita BARRI.
Un interrogatoire et une confrontation de LLENSE ont lieu sans la présence de son avocat qui ne s'est pas présenté. L'accusé confirme ses déclarations mais déclare qu'il n'a obéi à Karl que sous l'emprise de la cocaïne et qu'il aurait eu peur de se rétracter par la suite.

Le Conseil de guerre demande alors des investigations plus poussées chez les parents de LLENSE sur les sommes détenues par Sylvain, les envois postaux, les voyages ainsi que des renseignements sur Louis SOULIER, contact de LLENSE à Barcelone. Il demande également la fouille des effets des inculpés à la prison Saint Paul, sans succès...

Prison Saint Paul - Toniolibero - boujour-lyon.fr


9 juin 2016

#ChallengeAZ : H comme Jean Marie HUET

Nous sommes toujours en Bretagne, dans les Côtes d'Armor, en 1877. Le 25 juillet est né Jean Marie HUET, un de mes ascendants à la 4ème génération d'une cousine éloignée (0.39% de parenté d'après Geneanet !).

Lors du premier recrutement militaire, Jean Marie est dispensé car il est l'aîné de 8 enfants. En fait, ses parents ont eu 11 enfants, mais seuls 8 sont encore en vie. En effet, dans l'article 21 de la loi du 5 juillet 1889, une dispense est accordée, en temps de paix, pour les jeunes gens étant soutien de famille ou aîné d'au moins 7 enfants, entre autres.

Article 21 - Loi 1889 (p 79) - gallica.bnf.fr

Article 21 - Loi 1889 (p 80) - gallica.bnf.fr


Jean Marie n'incorpore donc le 36ème Régiment d'Infanterie que le 14 novembre 1898 pour un an. Il est soldat de 2ème classe et obtient son certificat de bonne conduite.
Mis en disponibilité en 1899 puis en réserve en 1901, il effectuera ses deux préiodes d'exercices en 1904 et 1907.
Le 11 mai 1910, il épouse Marie Françoise HUET.

74ème RI - JMO
memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Lorsqu'il est mobilisé le 4 août 1914 dans le 74ème Régiment d'Infanterie, il vient de fêter ses 37 ans. Trois mois plus tard, le 11 novembre, il est évacué car blessé, alors qu'ils sont en Champagne. En effet, un obus est tombé sur une maison occupée par la 1ère compagnie, faisant 1 mort et 7 blessés. Il ne rentrera au dépôt que le 9 mai 1915.
Envoyé en renfort dans le 271ème Régiment d'Infanterie le 1er juillet 1915, il sera incorporé au 248ème puis au 73ème Régiment d’Infanterie le 10 juin 1916.


Malheureusement, 20 jours plus tard, il est blessé par un éclat d'obus à Thiaumont, le 30 juin, en même temps que 4 autres soldats. Il a une plaie au bras gauche et une suite de plaies pénétrantes à l'avant-bras gauche qui entraîneront l'amputation du bras gauche au tiers inférieur. Il obtiendra une pension de retraite de 3ème classe le 5 janvier 1918. Entre-temps et après un an de convalescence, il retourne à la caserne le 1er juillet 1917. Il restera alors dans les arrières jusqu'au 5 avril 1918, date à laquelle il sera rayé des contrôles. Réformé définitivement, il acquiert une pension de 80% le 29 juillet 1920.

Jean Marie décédera le 24 juillet 1927 à l'âge de 49 ans à La Prénessaye.

Sources :
Service Historique de la Défense - Journal de Marche et Opérations du 74ème RI
Archives Départementales de Côtes-d'Armor


8 juin 2016

#ChallengeAZ : G comme Pierre Marie GAPAILLARD

Auourd'hui, nous nous penchons sur le parcours de Pierre Marie GAPAILLARD, né le 9 janvier 1870 à La Prénessaye. Il s'agit du beau-frère de Théophile BLOUIN, vu à la lettre B.

Avec le numéro 128 tiré au sort, il sera reconnu bon pour les Services Auxiliaires, car il a une "flexion incomplète des doigts de la main droite", sous le matricule 722. Sa fiche matricule ne nous apprend pas grand chose, elle est quasiment vide.
Fiche matricule GAPAILLARD Pierre Marie - AD22

Il passera dans l'armée de réserve le 1er novembre 1894, puis dans l'armée territoriale le 1er novembre 1904. La commission de réforme du 24.12.1914 le maintiendra dans les Services Auxiliaires.

Il sera libéré complètement du service le 10 décembre 1918.

Sources :
Archives Départementales de Côtes-d'Armor

7 juin 2016

#ChallengeAZ : F comme François Marie BOUCHER

François Marie BOUCHER est un collatéral d'un collatéral. Il fait partie de la longue liste des individus dont j'ai pu remonter l'arbre grâce aux relevés de La Prénessaye (22) fournis par Jean-Noël CHAPRON.

François Marie est né le 11 décembre 1869, et est le 3ème fils de Eloi-Marie et Marie Josèphe GAPAILLARD. 

Naissance de BOUCHER François Marie (Extrait) - AD22


Il fait partie de la classe 1889 mais est dispensé dans un premier temps en raison de l'article 21 (frère au service). Il s'agit de Noël Marie, de la classe 1887, incorporé dans le 70ème régiment d'infanterie. Ce dernier ne participera pas à la guerre, étant libéré définitivement le 1er octobre 1914.

Incorporé au 156ème Régiment d'Infanterie en 1890, François Marie est soldat de 2ème classe. Mis en congé le 23 septembre 1891, il passe en réserve en 1893 avec un certificat de bonne conduite. Il vient de se marier le 4 juillet avec Marie Louise BLOUIN, à la Prénessaye (22). Sur l'acte de mariage, on apprend qu'Eloi-Marie, son père, est décédé à Paris le 15 septembre 1880. Son parcours fera l'objet d'un prochain article.

En janvier 1894, François-Marie réside, (peut-être en couple ?) à Bois-Colombe (92) au 5 rue du Chalet (rue qui fait actuellement partie d'Asnières-sur-seine), résidence dans laquelle son frère était passé en 1892 (d'après sa fiche matricule).
Il est alors classé non disponible en tant que poseur dans les Chemins de Fer de l'Ouest de 1896 à 1901.
Il passe dans la réserve territoriale le 1er octobre 1909 et est libéré définitivement le 30 novembre 1918. Il n'aura pas été appelé pour participer à la guerre.

En marge de son acte de naissance, on apprend qu'il est décédé le 30 décembre 1954 à La Prénessaye (22).

Sources :



6 juin 2016

#ChallengeAZ : E comme Erreur d'officier d'Etat Civil

Petite surprise dans un acte de décès : une date de décès dans le texte et une date différente dans la marge.

Acte de décès SEGUIN Pierre 1846 - 3E393/6 - AD16
Laquelle prendre ?
Si on regarde l'acte précédent, on s'aperçoit que la date du décès est identique à celle noté dans le texte. La date de l'acte suivant est le 24 juin. 
Je suppose donc que, dans sa hâte à recopier les formulations, l'officier d’État Civil ou son adjoint a recopié également la date. S'il s'en est aperçu, bien après la rédaction de l'acte, il n'a pu la raturer, devant retrouver les deux témoins pour signer. La date exacte serait donc le 10 juin.

Avez-vous une autre hypothèse ?

Sources : 
Archives Départementales de Charente

4 juin 2016

#ChallengeAZ : D comme Déménagement

Petite anecdote d'un dossier en cours. La famille SEGUIN réside initialement dans le village de Boresse-et-Martron (17). Ils sont domiciliés au hameau "Chez Berteau", à la frontière avec la Charente. Les descendants déménagent à Saint-Vallier, en Charente, qui se situe à 6 km à vol d'oiseau, au lieu-dit "le Pérat". 

Emplacement des résidences de la famille SEGUIN - geoportail.gouv.fr

L'un des couples, Jean SEGUIN et Marie THOMAS se sont mariés à Sauvignac, commune d'origine de Marie, à 6 km environ. Ils s'installent ensuite à Saint-Vallier, "au Pérat". Ils ont deux enfants, Marie et Pierre, nés respectivement en 1871 et 1872. Puis plus rien sur les tables décennales pour ce couple, jusqu'à ce que je trouve le mariage d'un autre Pierre à Saint-Vallier, fils de Jean et Marie, lequel Pierre est né à Sauvignac. En effet, le couple est parti vivre chez les parents de l'épouse au lieu-dit "Chez Soulard" et y ont eu deux autres enfants. Ils y sont également décédés.

Sources :
Archives Départementales de la Charente
Archives Départementales de la Charenet-Maritime

3 juin 2016

#ChallengeAZ : C comme Collaboration avec l'ennemi : Une histoire d'espionnage (3)

Voici la suite du compte-rendu du dossier concernant Sylvain LLENSE et ses acolytes, accusés d'espionnage et de complicité avec l'ennemi.

L'interrogatoire de Louise GARNIER


Passeport de Louise GARNIER - memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Après l'interrogatoire de Sylvain LLENSE le 8 mai 1918, le commissaire FABIANI interroge Louise GARNIER, la compagne de Sylvain LLENSE au moment des faits. Celle-ci avoue avoir connu LLENSE en mai 1917 et avoir entamé une relation amoureuse en septembre d'abord chez elle, puis chez LLENSE à partir de mi-mars 1918. Elle avoue également être informée de l'addiction et de la revente de drogue par son amant mais nie totalement tout lien avec les accusations d'espionnage. Elle lui aurait donné 500 F en tout. Elle aurait trouvé une somme de 1500 F qu'elle aurait divisé en deux et aurait confié à un soldat pour la remettre à LLENSE. Puis elle évoque une somme de 1380 F dont 700 F lui appartiendrait et qu'elle aurait remis à LLENSE. Les 680 F restants aurait été envoyé à Chalon sur Saône.

Elle ajoute qu'actuellement, Me REMUSAT , l'avocat de LLENSE, dort dans la chambre de celui-ci et se sert en cocaïne dont il remet une partie à LLENSE alors emprisonné.

Elle avoue avoir un amant depuis 1914, nommé JENNINGS, un étudiant américain à Nice. Elle l'aurait accompagné à Livourne. En décembre 1915, M. JENNINGS part aux États-Unis, Louise en profite pour l'accompagner à Lisbonne en passant par Naples. Elle est de retour en France en février 1916. En effet, lors de la perquisition chez Louise GARNIER, au 6 rue de la Barre, les agents de police trouvent des correspondances, des photos des laisser-passer et un passeport au nom de JENNINGS Charles, de nationalité américaine. Ils ont également des documents portant des tampons de laisser-passer  :
  • du Consulat italien de Nice le 23/06/1915
  • de Bordeaux pour Hendaye le 13/12/1915
  • de Hendaye pour Chalon-sur-Saône le 28/02/1916, tamponné le 03/03/16
  • bon pour Italie de Nice le 27/11/1915 valable jusqu'au 02/12/16
  • bon pour Lisbonne le 11/03/1916
L'interrogatoire s'arrête là.

Les aveux de LLENSE

Le commissaire FABIANI interroge le lendemain Sylvain LLENSE. En effet, il a à présent un rapport du Conseil de Sûreté, lequel l'informe qu'une enquête était déjà en cours concernant LLENSE et ses dépenses exagérées ainsi que sur ces activités de revente de drogue et la suspicion de faire partie d'un réseau d'espionnage pour l'Allemagne. 
 Une lettre manuscrite de LLENSE datant de février 1918 au 1er conseil de guerre permet de confirmer que l'écriture sur les documents envoyés au service de renseignements des Allemands en Espagne correspond bien à celle de LLENSE. 
Celui-ci passe alors aux aveux, confirme les propos de Louise GARNIER, mais la dédouane de toute implication ou connaissance de ses actes d'espionnage ou de vente de drogue.
Il en profite pour accuser le soldat CHALANGE Théophile, lequel aurait établi un faux pour récupérer la somme de 800 F. En effet, celui-ci ne lui a jamais remis la somme 700 F évoquée par Louise. LLENSE demande alors à ce que ce soldat soit recherché et porte plainte pour détournement.

Enquête sur les parents de LLENSE

Le commissariat spécial des Chemins de Fer a établi un rapport sur la famille LLENSE à Cerbère (66). Il s'agit d'une famille modeste, le père est employé des Chemins de Fer du Midi et gagne 130F/mois. , la mère fait des ménages et gagne 60F/mois. Le couple possède une propriété à Canet-en-Roussillon (66) qu'il loue 120F/an.
Concernant Sylvain LLENSE, il était bien employé surnuméraire des PTT nommé à Marseille en 1914. Durant la guerre, il faisait partie des services auxiliaires en tant que vaguemestre à Mont-Louis (66), Bourg-Madame, puis Paris, poste dont il a été révoqué pour "indélicatesse" en 1916. En effet, des irrégularités de gestion ont été détecté à Mont-Louis des mandats-postes ont également disparu à Bourg-Madame.

Mandat-Poste - pièce n°65
memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
En 1917, Sylvain LLENSE est employé 4 à 5 mois chez ESTEVE fils, puis remercié. Lorsqu'il est mobilisé, suite à la loi Dalbiez, il propose des affaires, tels que le placement de 1200m de mèches à briquet pour 150F à Léon VELLE, ancien courtier d'ESTEVE . En octobre 1917, ESTEVE lui prête 400 Pesetas dans une succursale de Barcelone. Il donne 4000 F en dépôt à sa mère.
En février 1918 il vient récupérer 2000 F au domicile de ses parents. Sur son livret de Caisse d'Epargne, on note un retrait de 1200F sur les 1500 F présents en avril 1917. Depuis janvier 1917, sa famille lui a envoyé en tout 500F. Dans le dossier, sont consignés des mandats de ses parents établis de 1910 à 1917, ce ne sont que des petites sommes allant de 9 F à 102.85 F, sauf le 27/02/1918, où le mandat atteint 200 F.

A la fin du rapport, le Commissaire spécial conclue par : "Les renseignements recueillis sur LLENSE lui sont peu favorables."


Et ce n'est pas l'interrogatoire de Théophile CHALANGE qui va arranger sa position !

A suivre...